mardi 25 juillet 2017

Le monde d'Aria de Weyland (1)


L'Aventure et l'Acosmisme

La bd belge d'heroic fantasy Aria (dans Tintin au Lombard puis dans Spirou chez Dupuis) peut étonner par sa régularité. L'auteur Michel Weyland vient de sortir en avril 2017 un 38e album, Le Trône du Diable, ce qui veut dire qu'il a réussi à en créer au moins un par an depuis 1980. On n'en est pas encore au succès de Thorgal (qui a été une des grandes influences, commencée en 1977 chez Tintin) ou des bd Soleil plus récentes comme Lanfeust mais il y a des fans. J'imagine que le fait que ce fût la bd belge la plus "érotisée" de toute la galaxie de Tintin comptait aussi à l'origine. Aria, qui fait passer Red Sonja pour une prude, est sans doute l'héroïne la plus sexuellement libérée de toute la bd franco-belge non-"adulte", même si cela reste relativement sage, même depuis le n°16 et le passage dans la collection "ado-adultes" chez Dupuis. Weyland disait avoir été marqué par la série érotique Epoxy (1968) de Cuvelier, qui était aussi une quête initiatique et mythologique d'une femme.

C'est une bd inventive et Weyland y a progressivement pris plus d'aisance et de subtilité (notamment dans un usage de l'horreur qui joue plus sur "l'inquiétante étrangeté" presque réaliste de la violence psychologique), les couleurs par Nadine Weyland sont fines, et l'héroïne était relativement originale dans la bd fantastique pour adolescents comme amazone rusée et impétueuse.

Pourtant, je dois reconnaître que j'ai longtemps eu des préventions en lisant les premiers épisodes.

Ce qui m'a souvent écarté n'est pas vraiment l'ésotérisme (Weyland, né en 1947, dit avoir été influencé par la théosophie et surtout le yoga). Aria est moins mystico-préchi-précha que du Jodorowsky par exemple même si on est un peu dans les mêmes références. [Je passe ici sur le volume 30 qui paraît politiquement quitter le terrain hippie du début vers un côté plus "Nouvelle Droite" différentialiste, certes non-raciste mais avec une dénonciation constante des "ethnocides" de l'homogénéisation culturelle.]

Mon problème a longtemps que l'auteur semblait faire une effort intentionnel pour ne pas créer un univers, même avec l'accumulation des albums qu'il dit relire régulièrement. L'auteur doit craindre de s'ennuyer ou de se lier avec un contexte trop lourd. Il doit préférer une heroic fantasy qu'on pourrait qualifier d'"acosmique", sans monde. Or la raison pour laquelle j'aime la littérature spéculative est justement qu'elle n'est pas "acosmique" mais cosmogonique. 

[Le mot "acosmisme" avait certes un autre sens chez Hegel, signifiant le fait de nier la diversité dans une vision unitaire, pour retourner l'accusation contre Spinoza d'athéisme.]

C'est un peu exagéré en réalité. Il y a quand même un monde d'Aria. Mais les personnages et les aventures intéressent l'auteur sans vouloir les faire dépendre du contexte. C'est l'extrême opposé des influences cosmogoniques de Tolkien ou de la plupart des jeux de rôle (en dehors de Rêve de Dragon qui cherchait aussi un acosmisme onirique).

En 38 albums plus quelques hors-série, soit au moins 1750 pages, il a créé des personnages récurrents (dont une famille de l'héroïne, un fils maudit et récemment le retour de ses parents qu'on croyait défunts), mais il n'a pas insisté sur des éléments d'un univers cohérent d'arrière-fond, ce que même des séries moins travaillées finissent souvent par accomplir par simple "accumulation". Aria tient parfois plus d'un univers sans Histoire un peu comme la bd préhistorique Rahan (qui partage d'ailleurs un même message contre l'Opium du Peuple des religions organisées). Même des clones de Conan ont généralement une carte du monde ou au moins des noms de pays. Dans Aria, les villages, surtout au début, s'appellent parfois "le village" et on est donc plus dans la discontinuité d'un conte que dans nos normes actuelles de fantasy. La ville de chaque épisode est nommée mais les autres lieux ou personnages secondaires gardaient souvent l'anonymat dans une brume un peu onirique.

L'univers d'Aria est dans un futur post-apocalyptique (ou alors le temps est cyclique et il y a un éternel retour, comme expliqué dans le vol. 10). Le fait qu'il ait existé des civilisations très avancées technologiquement n'est guère vu que de temps en temps : vol. 5, vol. 24 et encore plus explicitement à la fin du vol. 38. Ce n'était pas évident dans les premiers albums en dehors de quelques vêtements qui évoquent beaucoup plus des hippies ou le disco des années 1970 et des dialogues qui jouent sur des gags (les noms des drogues par exemple) et anachronismes "familiers" sans chercher des archaïsmes - Weyland dit explicitement refuser le style pseudo-médiéval qu'aiment les dialoguistes de la fantasy.

Dans un entretien dans Spirou, il dit que ses lecteurs ont souvent pris la série "en marche" et il préfère donc ne pas présupposer trop de renvois et retours de personnages, comme la plupart des autres séries (je pense ici notamment à un cas extrême comme Yoko Tsuno où l'héroïne a accumulé des multitudes de personnages secondaires qui ont fini par alourdir et rendre illisibles les épisodes les plus récents). Cela dit, on commence à voir apparaître de plus en plus de notes de bas de page comme références aux histories antérieures.

Le personnage d'Aria a connu une croissance. Elle était amnésique au départ et a exploré son passé à partir du n°9 et surtout du n°18. Weyland dit préférer que les lecteurs ne commencent pas avant le numéro 3 ou 4-5 car il considère les deux premiers épisodes comme une sorte de brouillon préparatoire.

Une description rapide de l'Univers

L'univers d'Aria est plus antique que médiéval et certaines villes ont des égouts et canalisations. Mais d'un autre côté, les livres semblent pouvoir être imprimés (vol. 26, vol. 38) et on vient de découvrir un Nouveau Monde qui commence à peine à être exploité, l'Améronne (vol. 12) et l'Astrakale (vol. 35). Un des seuls empires nommés est l'Empire gervère (vol. 15) mais Aria contribue à le faire entrer en déclin. Une monnaie courante est appelée "sterce" avec quelques variations régionales.

La magie est relativement fréquente, même si elle est parfois persécutée et souvent simulée par des drogues. Il y a des mages mercenaires (vol. 2) et la magie est souvent décrite comme liée à un des beaux arts, soit la musique, soit la sculpture, soit la calligraphie.

On parle très souvent du Diable métaphoriquement mais il ne semble pas y avoir vraiment de démons ou démonologie (en dehors d'élémentaires dans le vol. 2), plutôt des pouvoirs psi. Aria est liée aux Frônes, les "druides", bardes ou ovates d'Arnolite, mais elle n'a pas elle-même de pouvoirs magiques (en dehors d'un entraînement à méditer pour se concentrer) et elle se méfie de toute religion organisée (même si elle entre brièvement dans une secte dans le vol. 26).

Il semble que des divinités existent réellement (un dieu aigle sauve Aria une fois et elle sauve un phénix-perroquet dans le vol. 35) mais de nombreux cultes sont de simples instruments cyniques d'exploitation commerciale. Le dieu-oiseau explique à Aria qu'il n'y a que deux dieux principaux, le Créateur et son épouse, la Déesse.

Il y a très peu d'espèces non-humaines mais les femmes forment souvent des groupes d'Amazones en raison du sexisme patriarcal - plusieurs femmes que rencontre Aria dénonce un déclin des droits des femmes depuis quelques années et un matriarcat plus primitif.

Les continents du monde nouveau ont des populations indigènes : Indiens pâles d'Améronne et Aborigènes noirs d'Astrakale.

Il existe quelques mutations comme cet étrange homme qui ressemble à un caméléon (vol. 23) et on sait qu'il y a eu une coutume des exterminations eugéniques des mutants à la naissance (vol. 20/27), ce qui pourrait s'expliquer si c'est bien en réalité un univers post-apocalyptique (vol. 5/24).

Il y a des créatures féériques sylvestres (vol. 6 / 36, qui sont des génies de la forêt, plus des Ents ou des Pixies que des Elfes tolkiéniens - ceux qu'on appelle les Humelfes en Astrakale sont moins extra-dimensionnels que les vrais Elflings) et un petit groupe presque éteint de créatures aquatiques appelées Xérennes (vol. 25 - on mentionne l'existence aussi de sirènes d'eau douce dans le vol. 29). Les Skrylfes (vol. 25, 28, minuscules êtres intelligents insectoïdes qui ressemblent à un mélange entre libellule et scorpion) appartiennent à un groupe d'espèces : les Skrylfirs (grands comme des chauve-souris) et les Skrylfars (grands comme des singes). Il y a quelques Géants (vol. 8), paisibles et végétariens, mais l'espèce semble en voie de disparition.


Les 15 premiers volumes chez Le Lombard


  1 La Fugue d'Aria (1980)


Le seigneur Suryam ("le solaire" en telugu) gouverne un petit domaine de taille inconnue (mais la frontière a l'air d'être à seulement un jour à cheval) avec un "Conseil des anciens" de 12 membres. Il est en guerre avec Galbec le Borgne (qui semble être d'origine hunnique) qui lui prend peu à peu son territoire (et l'accuse d'avoir laissé s'amollir la population en la laissant cultiver les arts et la poésie). Les armées n'ont pas l'air de dépasser à chaque fois quelques douzaines ou une centaine de soldats. Suryam fait demander un conseiller militaire chez le seigneur Wildfar et il lui envoie Aria, guerrière aux cheveux blonds platine. Malgré les préjugés sexistes de Suryam et les réserves de son conseiller Staff, Aria entraîne un groupe de dix soldats en cachant son identité et son genre sous un casque intégral et une armure. Son entraînement repose sur des techniques de méditation qui ressemblent plutôt au Yoga. Mais Staff envoie Aria et sa troupe dans un piège car il est un agent de Galbec. Galbec ravage le village de Boktal et Aria recueille un enfant survivant, Djaï. Aria infiltre alors le camp de Galbec (en disant être "prêtresse de l'Ordre Fourchu et de la Main Grâcieuse" et de "Zigôrat"). Grâce à un onguent, elle fait croire qu'elle est contaminée par une maladie de peau contagieuse et elle réussit à terrifier les soldats et à capturer Galbec. A la fin, elle repart avec l'orphelin et ses soldats qui lui sont restés fidèles (on ne reverra pourtant aucun d'eux dans les volumes suivants).



La couverture a été refaite (et le fort de Galbec est cette fois en flammes) quelques années après dans l'édition Dupuis.


Aria est encore un complet mystère dans ce premier album. Elle apparaît comme une mercenaire "à principes", bonne guerrière, mystique sans pouvoirs magiques réels mais avec des connaissances de techniques de méditation et d'herboristerie. Elle a aussi un culot assuré mais avec aussi un manque de prudence plusieurs fois quand elle dit "suivre son intuition". Les armures des soldats de Galbec font un peu romain et ceux de Suryam plus gaulois (mais les traîtres de Staff ont des tenues plus indéfinissables, mélange de hippies et de folklore qui évoquerait plus l'Afrique). Weyland a dit dans Spirou 3754 (mars 2010) que le modèle graphique d'Aria au début était la chanteuse suédoise Agnetha Fältskog (d'Abba).

Mais la masse des cheveux a gonflé et le visage s'est encore plus arrondi au fil du temps :

  2 La Montagne aux Sorciers (1980)


Ce sont plutôt 4 histoires distinctes toutes liées par la magie mais aussi les arts : la première est le dessin (les sorciers forment des images), la seconde la sculpture, la troisième la musique.

Dans la première (3-27), Aria arrive sur les terres du seigneur Vinken. Il est en guerre avec son frère Alkaïr (leur relation semble répéter un peu celle entre les deux seigneurs du volume précédent) et celui-ci, qui a moins de guerriers, a recruté plusieurs sorciers "de la région d'Assar". Ceux-ci se sont concentrés sur une Montagne au-dessus du territoire. Ils portent des chignons de yogi ou sadhus indiens et peuvent en se concentrant faire apparaître des "Spectres" nébuleux qui agissent comme des nuages toxiques. Encore une fois, la méditation d'Aria lui permet de franchir les nuées irrespirables et de retenir son souffle. Aria prend la place de la Sorcière Vulga et lui dérobe une fumée hallucinogène qui fait perdre leurs esprits à trois des Sorciers d'Alkaïr. L'armée de Vinken croit à tort que ce sont leurs mantras qui les protègent des Spectres (ils chantent "Siddhi māyā nirodhaḥ", ce qui signifie dans le yoga "pouvoir illusion inhibition") Quand Alkaïr tente de tuer le sorcier Birku d'un coup d'épée, celui-ci lui transfère sa plaie mortelle et le seigneur meurt de son propre coup. Les sorciers d'Assar proposent désormis d'aider Vinken.

Dans la seconde (28-35, Tintin 272), la belle sorcière Elfa règne sur un village grâce à des effigies de cire sculptées par un artiste local. Aria réussit grâce à la méditation à résister à l'envoutement de son effigie et vient détruire les statuettes. Quand Elfa invoque un Oiseau de feu contre Aria, elle réussit à se jeter sur Elfa qui est touchée à sa place par la déflagration. Sauvée par Aria, Elfa se rend et détruit les statuettes. Tout redevient normal dans le village mais Elfa défigurée s'enfuit. Aria part vers la côte.

Dans la 3e (36-42), Aria navigue avec son "oncle" (une histoire ultérieure sur sa naissance, parue dans Tintin mais non reprise en album, "Le premier souffle", 1982, indique que c'est un oncle adoptif qui avait accueilli ses vrais parents sur son navire). Ils sont attaqués par un bateau pirate qui utilise comme seule arme un sorcier, Kapal, qu'ils ont réduit en esclavage. Kapal (qui semble Indien) joue d'un instrument qui transforme le son en magie et ce son destructeur le rend fou. Aria délivre Kapal et coule le navire des pirates. Kapal promet de se servir de ses pouvoirs à des fins plus bénéfiques et constructives.

Enfin, dans la dernière (43-48), arrivée sur l'autre rive après son voyage, Aria achète son cheval blanc, Furia, qui l'accompagnera dans toutes ses aventures à partir de cet épisode. Elle traverse un Marais putride et tend un piège à un Dragon bleu (qui ressemble à un mélange de caméléon et de crevette) dans sa demeure de pierre constellée de signes astrologiques. Emprisonné, le Dragon offre alors à Aria le secret de l'immortalité dont il était le gardien mais Aria refuse et repart en laissant le Dragon vivant mais humilié.

  3. La Septième Porte



Aria est soignée par une petite fille, Arcane, qui a deux pouvoirs magiques (1) le pouvoir oraculaire de lire dans les feuilles d'arbre, (2) le pouvoir de soigner ou de contrôler le corps par des dessins qu'elle peint avec une matière bleue. La petite Arcane désire se venger du vil seigneur Achtanga ("des marais du nord") qui a tué ses parents. Quand les hommes d'Achtanga enlève Arcane, celle-ci dessine sur les yeux d'Aria pour lui transférer ce qu'elle voit et elle finit par lui transférer ses deux pouvoirs. Aria soigne Achtanga d'une malédiction qui afflige sa famille (son crâne se déforme à chaque pluie) et elle part ensuite retrouver Arcane qui a disparu. Les feuilles lui disent de la chercher au-delà de "la Septième Porte" et Aria (qui ignore qu'elle est toujours suivie par Achtanga et ses hommes) trouve une cathédrale-forêt de cristal dédié à un certain Halbès. Les Prêtres et Prêtresses d'Halbès la contraignent à passer des épreuves face à une boule de feu, qu'elle réussit grâce aux feuilles. Aria pénètre dans le Saint tabou du Temple et découvre que Halbès était un ancien seigneur qui a créé cet Ordre uniquement pour se venger d'Achtanga l'Ancien, ancêtre de l'Achtanga actuel qui lui avait pris son Royaume et qui l'avait laissé mutilé. Le corps mommifié du roi Halbès alimente toujours psychiquement les vibrations de la Forêt de cristal autour de laquelle hurle un Ouragan éternel emprisonné par magie. Aria espère encore un peu vainement que toute l'énergie de ces cristaux puisse agir pour un autre but que la simple vengeance d'Halbès mais elle détruit involontairement les vitraux qui laissent entrer l'Ouragan éternel où meurent Achtanga et de nombreux Prêtres d'Halbès. Quand elle ressort de la Septième Porte, Arcane, qui s'est vengée (non, je sais ce que vous pensez, Arcane ne semble pas être une descendante de Halbès ni du mage qui l'a aidé), recupère ses facultés supranormales chez Aria et elles se séparent.

Ce scénario a un côté onirique ou cauchemardesque. Le volume précédent utilisait souvent l'idée de la Magie comme un des beaux arts (les images astrales et la vibration du souffle de Kapal) et on retrouve ici une jolie idée graphique des Runes peintes par Arcane (avec la même sympathie à distance que la Magicienne qui utilisait des effigies) et de la Vibration du souffle dans les Cristaux, Mais l'histoire me semble un peu tourner en rond malgré toute la structure narrative classique de rites de passage et d'épreuves initiatiques.

"Là n'est pas ton destin" (Super Tintin N°17, 2e Trimestre 1982)
Aria tente de passer plusieurs épreuves pour entrer dans un groupe d'Amazones et échoue à chaque fois à cause d'une intervention divine d'un Aigle. Quand elle est exclue définitivement, le dieu lui dit qu'il l'a fait échouer pour la préserver car elle n'aurait jamais pu échapper à ces amazones.
Cet épisode n'a pas été repris en album (sauf un cahier supplémentaire joint à l'album 30, 2008). Aria s'allie avec un groupe d'Amazones dans l'album 19, 1997, et ensuite avec une amazonne nommée Rexanne (vol. 20).

  "Le Premier Souffle" (Super Tintin N°18, 3e Trimestre 1982)
Alciore, un astrologue d'un Empereur tyran lui révèle que l'enfant qui naîtra ce soir, pendant une éruption des volcans de Kivur "au sud de l'Empire"  le détrônera. Il envoie ses soldats sacrifier les nouveaux-nés (comme Hérode - Willow n'est que de 1988) mais les parents d'Aria vont se cacher dans un navire avec des bardes. Leur chant, qui a couvert les vagissement du bébé (comme les Corybantes pour Zeus sur le Mont Ida) pour que les gardes ne la trouvent pas, va donner son nom à Aria.

  "Le Spectateur de l'Infini" (Super Tintin N°27, 4e Trimestre 1984)
Une sorcière anonyme permet à Aria de retrouver ses incarnations passées en remontant jusqu'à l'origine de l'Univers mais Aria est déçue car elle espérait plutôt retrouver le souvenir de son enfance en partie effacée (cf. vol. 18).

  4 Les Chevaliers d'Aquarius (1984)



Stralabas, un homme masqué qui semble être un lépreux, erre de ville en ville à une vitesse surnaturelle en parlant d'un Lac au nord dans les plateaux de l'Akada qui aurait des vertus miraculeuses. Aria fait la connaissance d'une brute Uthar et de Benja, drogué à la pierre hallucinogène d'éptunium et accompagne tout un cortège de pélerins qui suivent les indications de Stralabas vers le Lac censé être curatif. Ceux qui s'y baignent sont en fait transformés en mutants reptiliens et peuvent y perdre la raison. Uthar est à moitié transformé seulement et Aria découvre le chef des mutants, Glore, ancien esclave évadé (de Dragunda), qui a gardé sa volonté. Il a fondé l'ordre des Chevaliers d'Aquarius pour former l'armée des reptiliens et il a envoyé Stralabas pour faire venir plus de pélerins qui viendraient se baigner dans le Lac. Glore voudrait faire d'Aria sa compagne et se venger de ses anciens maîtres. Elle réussit à s'enfuir sans être changée par l'eau mais perd Uthar dans le lac alors qu'elle avait fini par tomber amoureuse de lui.

On apprendra dans le volume 21, quinze ans après, que les eaux du Lac Aquarius ont en réalité eu un effet secondaire sur Aria.

  5 Les Larmes de la Déesse (1985)



Aria tente de prévenir la Cité de Dragunda qui est menacée par l'armée des Chevaliers d'Aquarius de Glore. Le Roi ne la croit pas et la Cité tombe aux mains des Mutants de Glore. Aria, capturée, accepte d'épouser Glore mais aide en secret la résistance avec le Prince royal. Elle découvre que les mutants restent dépendants des eaux du Lac et par Mordom, le devin aveugle, elle remonte jusqu'à la source, la "Déesse qui pleure". Il s'agit en fait d'une ruine d'une ancienne machine de métal de l'époque ancienne et Aria réussit à purifier le Lac. Les mutants perdent leurs écailles et redeviennent normaux au bout de quelques temps dès qu'ils ne sont plus exposés à cette substance. Glore redevient humain mais elle lui répète qu'elle n'a aucune envie de rester uni à lui.

C'est, je crois, le premier épisode où il est impliqué qu'Aria vit en réalité dans un possible futur post-apocalyptique et non dans le passé. On verra une arme énergétique dans le vol. 24 dix-sept ans après. Elle est aussi montrée comme séductrice et pas seulement comme une guerrière.

  6 L'Anneau des Elflings (1985)


Le village de Noumène est au bord d'un territoire féérique où les Elflings (des créatures sylvestres de tailles diverses entre une pixie papillon, elfes-fleurs,  petite mandragore et des arbres) se matérialisent une fois tous les siècles. Tsaras et d'autres hommes emprisonnent des Elflings pour les vendre. Lyoll, un enfant, a reçu d'une Elfling nommée Jolyce un Anneau de mariage. Aria et la famille de Lyoll tentent de lutter contre les traffiquants d'Elflings. Aria devra faire face à la colère des Elflings et notamment de leurs terribles arbres géants, et tenter de rendre l'Anneau (qui n'a aucun pouvoir magique) au Roi des Elflings qui se l'était fait voler par la petite Jolyce. Le cycle d'apparition des Elflings prend fin et ils redeviennent tous immatériels, laissant le petit Lyoll avec un coeur brisé.

Aria montre une bague de sa mère et c'est la première allusion au mystère de son enfance oubliée qu'elle va retrouver par la suite.

  7 Le Tribunal des Corbeaux (1986)



La cité de Formoria est dirigée par l'Ordre des Corbeaux qui font régner un droit tyrannique (ils accrochent les prisonniers à des perchoirs au-dessus du vide). Aria rencontre Jomlor et son clan de nomades qui sont à la recherche de sa soeur Zdaïne grâce à la lance magique de pin Yôg qui refleurit dès qu'elle va dans la direction de la jeune fille. Elle a été victime à Formoria d'une opération qui l'a sertie de gemmes (les maîtres de Formoria prennent les femmes comme des bijoux) et fut ensuite défigurée par des voleurs qui lui arrachèrent les diamants du visage. Quand Jomlor tente de tuer l'amant de Zdaïne avec la lance Yôg, la jeune fille est frappée à sa place et retrouve miraculeusement sa beauté.

Le thème de la beauté défigurée est décidément revenu souvent (vol; 1, 2, 4). L'ambiance est plus "Mille et Une Nuits" que dans les volumes précédents même si l'univers d'Aria a toujours eu un aspect très multiracial par rapport à la fantasy habituelle.

  8. Le Méridien de Posidonia (1987)



Aria est capturée par les soldats du Grand Zonkre. Il a réduit en esclavage dans les carrières de Posidonia des centaines de personnes pour creuser dans le sous-sol et canaliser les flux d'énergie magique vers un Trône minéral qui rendrait le Grand Zonkre immortel. Aria, grâce à l'aide de certains prisonniers, réussit à s'enfuir, poursuivie par la Chauve-Souris géante du Zonkre. Elle arrive à l'Araknior où elle rencontre (grâce à un signe de reconnaissance, une étoffe de batik) des Géants paisibles et végétariens (on n'en voit qu'une demi-douzaine, tous masculins, ils ont l'air de mesurer environ 5 mètres) et Vestaïon, qui étudie les flux d'énergie géomantique sur les "méridiens" terrestres pour lutter contre la désertification. Guidés par Vestaïon, les Géants installent des monolithes de manière à agir sur les ondes du méridien, comme de l'acupuncture. Le Grand Zonkre finit broyé au moment où les esclaves s'enfuient des mines qui se referment comme une plaie se cicatrisant.

C'est, je crois, la première fois que Nadine Weyland est indiquée comme dialoguiste et pas seulement coloriste. Ce thème de géomancie et de menhir sera repris par la suite dans le vol. 15 Vendéric.

  9 Le Combat des Dames (1987)



Il y a 15 ans, à Tarvelborg, le nouveau dirigeant Zorkof, qui vient de la conquérir et de réprimer des rebelles, organise des sacrifices humains à la déesse Tatiamat, déesse des eaux. Il contraint sa nouvelle épouse Orsalne à faire jeter dans la rivière sa petite fille adoptive Aria, survivante de la répression de ses parents. Elle est sauvée par le chasseur Yorkol, qui réussit à la faire partir. Yorkol est banni de Tarvelborg avec sa famille par Zorkof. 15 ans plus tard, Aria, qui a perdu tous ses souvenirs d'enfance, vient à Tarvelborg pour le tournoi des Jeux d'Hiver et est aidée par Yorkol. Elle retrouve Zorkof qui tombe amoureux d'elle. Il décide d'organiser un duel entre Aria et son épouse Orsalne (pour pouvoir se débarasser d'elle). Aria discute avec Orsalne et décide d'aller enlever Fyork, le fils de Zorkof d'un premier lit, qu'on dit débauché mais qui ne partage pas la cruauté de son père (Aria tente d'abord pour le séduire de se faire passer pour son ancienne maîtresse en ignorant qu'elle était morte). Comme Aria a fui le duel dans l'arène, Zorkof décide de la remplacer de force par Nyarta, l'épouse de Yorkol. Aria intervient dans le duel pour révéler la duplicité de Zorkof et avec l'aide de Fyork et du tigre domestiqué par Yorkol, ils le contraignent à abdiquer.

En dehors des histoires courtes, c'est le premier épisode à enfin poser la question des origines oubliées de l'héroïne. Le psychologisme des traumas refoulés va devenir un thème important par la suite. Aria reviendra dans la région dans le vol. 14. 

  10 Oeil d'Ange (1988)




Töhlk de Noïka a pillé la tombe de Phaëlgal et y a trouvé son livre de prophéties. Elles sont trop obscures à déchiffrer et le signe dit qu'il faudra une "Lune" (une femme), une Gornexe (des fleurs de pierre de météorites tombées à la mort de Phaëlgal et qui donneraient des pouvoirs de clairvoyance) et un "Ange Cyclope". Aria arrive justement à Noïka de Tarvelborg et fait la connaissance d'un joueur chanceux nommé Oeil d'Ange. Töhlk engage Aria et Oeil d'Ange pour retrouver une Gornexe dans la région de Kearg. Là bas, Aria - qui a été séduite par un des indigènes - retrouve la fleur à l'intérieur d'un mur minéral vivant. Ce Mur formé par la météorite est adoré par la civilisation autarcique de Kearg comme l'avatar de leur dieu Darjom. Grâce à la Gornexe, Aria traduit enfin les prophéties de Phaëlgal qui annoncent qu'elle s'unira à Oeil d'Ange pour donner naissance à la réincarnation de Phaëlgal. Aria refuse, malgré son attirance pour Oeil d'Ange, au nom de son libre arbitre.

La faune de la série qui était assez "réaliste" (en dehors du Dragon dans le n°2) commence à devenir bien plus extraterrestre dans ce territoire de Kearg. La prophétie va se réaliser quand même de manière surprenante dans le vol. 13 et on découvrira au vol. 14 qu'Aria porte une marque de naissance en forme de Lune sur la nuque.

  11 Les Indomptables (1988)


Aria arrive à Orquerolles. La ville est célèbre pour deux choses : le Nakarum-Vâhr ou Nak (nectar délicieux mais qui ne pousse nulle part ailleurs) et les Tauroks, espèce de grands taureaux constellés de cornes dits farouches et indomptables qu'on utilise dans des arènes. Aria tente d'abord de sauver une mère taurok emprisonnée mais découvre un complot : les champs de Nak ont été pollués par un guérisseur fou. Le Nak est devenu toxique et les consommateurs s'empoisonnent lentement. Elle est enfermée avec les Prêtresses du Nak qui en gardent le secret de fabrication. Elle est condamnée à être exécutée par un crabe géant mais (après avoir invoqué la chance d'Oeil d'Ange du volume précédent) est sauvée par la mère Taurok qui la conduit vers une tribu nomade qui vit en symbiose avec les troupeaux tauroks. Après avoir cru être mortellement touchée par l'intoxication, elle apprend à conduire les troupeaux et vient ravager les champs de Nak contaminés et délivre les Prêtresses emprisonnées en tuant le Grand Maître. Les nomades des Tauroks retrouvent des champs de Nak pur et vont devenir les nouveaux détenteurs du secret de ce nectar.

Aria a été particulièrement irascible et hargneuse dans ce volume. L'album a du mal au début à unir les deux thèmes qui semblent hétérogènes : critique de la tauromachie (ce qui rappelle les chasseurs d'Elflings dans le vol. 6) et critique d'une société avec une monoculture de stupéfiants (où le culte du Nectar cache mal qu'il n'est qu'une idéologie pour préserver un monopole économique). C'est une version assez originale de Dune (si ce n'est que les Tauroks ne sont pas à l'origine du Nectar comme les Vers des Sables le sont pour l'Epice). Orquerolles semble parfois plus "grecque" alors que l'ambiance habituelle d'Aria est plus "celtique" ou "romaine". L'espèce des "chiens-dragons" qui gardent les Prêtresses du Nak ressemble un peu au petit dragon paralysant utilisé par le chasseur keargite dans le volume d'avant. Les Nomades utilisent des symboles indiens dont l'Aum.

  12 Janessandre (1989)


Aria arrive dans un grand un port (non nommé) enrichi par l'exploitation du Nouveau Continent, l'Améronne, riche en épices et en esclaves. Aria y retrouve le sculpteur (vu dans l'album n°2) et Glore (albums 4-5), qui est devenu influent dans l'exploitation coloniale. Il s'est marié avec une sosie d'Aria, Ganiele et en retrouvant Aria, il décide de se débarasser de son épouse en l'expédiant comme "folle" déportée vers la colonisation de l'Améronne. Ganiele fait déporter Aria à sa place et elle se retrouve sur un navire où elle organise une mutinerie. Ils arrivent en territoire indigène d'Améronne et découvre leur cité sacrée d'Agartha (une des mutines sert d'interprète car elle était la maîtresse d'un esclave indien). Là, on lui explique que l'ancienne idole volcanique, Janessandre, qui protégerait leur peuple, a été détruite par les colons et que les Indigènes (les Indiens blonds) ont perdu toute énergie depuis cet événement. Aria, avec l'aide des visions de la fleur de Gornexe (cf. vol. 10) parvient à faire un schéma parfait de l'idole de Janessandre qui est refabriquée par le sculpteur. Bien que ce ne soit qu'une copie de la vraie Idole, elle semble avoir les mêmes "ondes" et faire effet sur tous les esprits des Indigènes. Les Indigènes retrouvent alors leur combattivité et massacrent les colons, ce qui rend Aria encore plus désespérée. Elle repart dans un navire avec Glore et Ganiele.

Joli album sur la notion d'image. L'idée d'avoir mis dans le même album une sosie qui sert de simulacre d'Aria et Aria qui reprend la sculpture pour refaire un simulacre d'un "Dieu" mort est très réussie. Comme d'habitude dans Aria, l'art est représenté comme la forme authentique de magie et le sculpteur sert de mise en abyme du dessinateur (il se permet même un clin d'oeil sur son évolution graphique depuis le vol. 2). Le massacre final (où les Indiens chassent les Conquistadors) est une inversion mélancolique de la destruction des sociétés pré-colombiennes. C'est la première fois qu'Aria semble avoir bouleversé la géopolitique de son univers à grande échelle. Le fait que les femmes soient déportées comme "folles" parce qu'elles dérangeaient l'ordre patriarcal est une idée assez radicale et une interprétation féministe discutée sur l'histoire de l'hystérie.

  13 Le Cri du Prophète (1990)


Aria est repartie avec Ganièle, son sosie et l'ex-épouse de Glore, ruiné par la chute de son empire colonial en Améronne. Elle retrouve Oeil d'Ange (vol. 10), qui tombe amoureux de sa doublure. Elle découvre alors une Cité Interdite fondée par un ancien ordre de chevalerie mixte persécuté, dirigé par Pheonya. L'époux de Phéonya, Skall, a recueilli Arcane (vol. 3) et a développé sa croissance pour en faire une adulte. Arcane accouche d'un enfant dont elle ignore le père et toutes les Fleurs de Gornexe disparaissent aussitôt, ce qui prouve que l'enfant d'Arcane est la réincarnation du prophète Phaëlgal (qui avait prédit qu'Aria et Oeil d'Ange seraient ses parents). Arcane meurt du vieillissement accéléré provoqué par Skall et Aria découvre que Skall utilisait un Livre pour contrôler son entourage : ils récupèrent leur âme dès que les pages sont brulées et Skall devient désormais un serviteur de Pheonya.

Aria confie le bébé d'Arcane à Oeil d'Ange et Ganièle, ce qui réalise symboliquement la prophétie qu'elle avait voulu éviter : Aria avait partagé l'âme d'Arcane et c'est l'image de son corps qui sera finalement la mère adoptive.

  14. Le voleur de lumière (1991)


Guidée par le reste d'intuition que lui donnait sa Fleur de Gornexe détruite dans le volume précédent, Aria retourne vers Tarvelborg, la ville de son enfance (vol. 9). Dans les hauteurs près de la ville, elle sauve Foëst, Emly et Sen, trois paysans qui gardaient les Sept Sceptres de Lumière lunaire du père d'Aria qui leur avait remis pour les protéger du tyran Zorkof quinze ans avant. Mais à présent, le seigneur Aménophar de Betelvelle (ville construite autour d'une épave de Navire juché sur un pic) a confisqué les Sept Sceptres pour tenter d'exploiter leur lumière. Aria, aidée par les sujets mutilés et persécutés de Betelvelle, entre dans la forteresse navire et renverse le tyran Aménophar en le jetant à ses bêtes, les vampals, dragons des sables. Elle repart avec les Sceptres légués par ses parents et découvre un autre de leurs pouvoirs : s'ils sont plantés dans le sol, ils font pousser des baies aux pépins d'or.

Ces Sceptres vont jouer un rôle important dans le volume suivant. Les individus de l'album ont parfois un rapport directement capitaliste. Aménophar a fait fortune dans l'exploitation du tourisme, ce qui paraît anachronique dans un univers antico-médiéval en dehors des pélerinages. Et la famille de Foëst comme Aménophar voient immédiatement dans la relique une resource, quelque chose à produire en masse.

  15. Vendéric (1992)



Aria arrive dans l'Empire Gervère tyrannisé par Cirénodule le Grand. Elle rencontre le barde Vendéric, qui révèle être un Frône, un poète mystique de l'ancienne Arnolite, vieille région qui échappe encore et toujours à l'envahisseur gervère. Il la reconnaît par ses pépins d'or et lui révèle qu'elle descend d'un ancien Frône qui avait gardé les sept derniers Sceptres de Lumière de la religion frône. Vendéric est arrêté (les Harpistes sont interdits par l'Empereur Cirénodule) et crucifié par les Gervères mais transfère son âme et son don musical en Aria. Réduite en esclavage, Aria accomplit le plan de Vendéric en empoisonnant les tonneaux de vin avec des champignons. Puis elle va de ville en ville chanter avec sa grande Harpe arnolitaine la recette de son poison et répand la révolte. Les Gervères croient être victimes d'une épidémie et leur Empire commence à entrer en crise. Aria part "au nord-ouest" en Arnolite où elle confie les Sceptres aux derniers Frônes dans la forêt de Garbaëne. Placés sur des menhirs, ceux-ci soignent la terre arnolitaine qui se desséchait. Mais l'âme de Vendéric quitte alors Aria et elle découvre que Vendéric a survécu à sa crucifixion. Elle reçoit des Frônes une épée arnolitaine qui doit servir de signe de reconnaissance si jamais elle a à nouveau besoin de leur aide. Ils lui promettent aussi une assistance financière à vie dans tous les comptoirs arnolitains (ce qui laisse penser que les Arnolitains tiennent aussi un peu des Lombards dans l'organisation d'un secteur bancaire avec des succursales internationales). On apprend dans le vol. 29 que cette assistance permet de tirer au maximum mille "sterces" mais qu'elle a rendu Aria complètement délivrée de toute recherche de gains mercenaires.

L'album retisse de nombreux albums. La vengeance par le lent poison était déjà dans le vol. 11, la guérison de la terre par les méridiens et mégalithes était dans le vol. 8 et l'opposition entre l'Art et la tyrannie est un des leitmotivs de la série depuis le vol. 2. L'originalité est de relier le poison et l'art puisque c'est par le chant (qui résume la recette) que l'intoxication va se répandre. Un problème du scénario est qu'on ne comprend pas vraiment pourquoi Vendéric ne pouvait pas réaliser déjà la première partie de sa vengeance sans Aria, ce qui en fait un peu le pantin d'un autre personnage. Un détail qui n'est indiqué qu'en allusion est que le despote Cirénodule a un fils, Naczi, qui au contraire de son père tyran a choisi la carrière de "philosophe" gervère, peut-être en une inversion de la relation Marc-Aurèle/Commode (ou même Sénèque/Néron). On se souvient que dans le vol. 9, c'était aussi le fils du tyran, en apparence libertin, qui était la cause de sa chute.

Michel Weyland joue vraiment de la harpe celtique (d'après cette vidéo) et il y a une dédicace aux harpistes irlandais visés par l'édit de 1603 de la Reine Elizabeth.

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