dimanche 8 juin 2008

Comics de la semaine (4/06/08)



  • Univers DC

    • All-New Atom #24
      Le choix du scénariste Rick Remender pour l'Atom dans ce pénultième numéro est de jouer non seulement sur les distorsions dans l'Espace (Atom est un géant quand il entre dans les cellules de son propre sang) mais des voyages dans le Temps (il y a déjà plusieurs messages contradictoires envoyés du futur et il semble qu'Atom soit en fait manipulé depuis le début par des interventions de Chronos). Chronos est un vieil ennemi du second Atom (Ray Palmer), qui a acquis chez le démon Neron le pouvoir de voyager dans le temps (mais Neron ne lui avait pas dit qu'il vieillissait à chaque fois qu'il se sert de ce pouvoir). Chronos a déjà assisté au moment de sa propre mort futur et cette connaissance de son décès inévitable le rend particulièrement mélancolique dans sa fuite. Ici, on lui découvre une nouvelle compagne, dite "Lady Chronos", qui a l'air d'être l'ex-petite amie de Ryan Choi, Jia. On ignore toujours quel va être le sort de Ryan Choi avec le retour de Ray Palmer, Atom II.

    • Justice Society of America #16
      L'équipe a retrouvé le dieu Gog, qui se dit dernier héritier du "Troisième Monde" - Darkseid et les autres Nouveaux Dieux formant le Quatrième Monde. Une des raisons pour lesquelles je n'ai jamais aimé l'intégration de force du mythe kirbyesque du Quatrième Monde dans le reste de la continuité DC est que ces Nouveaux Dieux sont vraiment faits pour remplacer et non pas supplémenter les panthéons traditionnels, ce qui contredit de nombreux autres titres qui vont se servir des mythologies classiques (comme Wonder Woman et Teen Titans). Gog se présente comme un Dieu pacifiste et bienveillant qui est resté neutre lors du Ragnarok qui a détruit le Troisième Monde, mais le nom biblique laisse déjà penser qu'il est un Trompeur ou une figure tentatrice. Une fois de plus, j'ai des réticences sur le thème religieux chez Geoff Johns. Dans une de ses anciennes histoires de la JSA, (#62, juin 2004), le scientifique Mr. Terrific était critiqué pour son athéisme et la morale de l'histoire était que tout homme devait avoir la Foi. Ici, Terrific n'arrive pas à communiquer avec Gog parce qu'il manque de Foi et Amazing-Man III, qui est déjà presque un cliché à lui tout seul, est le seul assez "spirituel" pour pouvoir se faire entendre du dieu. Dieu nous délivre des thèmes religieux dans les scénarios de Geoff Johns.

    • Manhunter #31

      C'est une bonne nouvelle, le retour après une pause d'un an (le #30 est paru en avril 2007) d'une des meilleures héroïnes de l'univers DC, Manhunter (VIII !), alias Kate Spencer. DC donne une seconde chance à ce succès critique en continuant la même numérotation. Je n'aime d'habitude pas les vigilantes "réalistes" à la Batman mais Kate Spencer, avocate (ex-procureur) et mère divorcée à Los Angeles, a une intelligence distinctive qu'on ne trouve d'habitude que dans des titres indépendants ou Vertigo comme Ex Machina. Marc Andreyko réussit généralement en quelques cases à l'humour acide à rendre ses personnages intéressants.
      Ce retour n'est peut-être pas un accès facile pour de nouveaux lecteurs, malgré deux pages de résumé des 30 épisodes précédents. Le numéro commence un cross-over avec le nouveau héros Latino Blue Beetle III (Jaime Reyes) et c'est une métaphore qui manque un peu de subtilité sur l'immigration hispanique et les querelles actuelles sur la régularisation des clandestins d'origine mexicaine ou sur les délocalisations dans le cadre de NAFTA.

    • Rann-Thanagar Holy War #2/8
      Cette nouvelle mini-série dans l'espace est vraiment décevante. Le célèbre scénariste Jim Starlin a eu l'occasion dans les années 70 de faire de bonnes histoires de Space Opera sur des thèmes religieux : Adam Warlock était une sorte de figure christique qui luttait contre une Eglise inquisitoriale interplanétaire qu'il allait en fait fonder dans un de ses propres futurs. Ici, la planète dystopique Thanagar, qui adorait le démon Onimar Synn, s'est convertie à la secte du Profit (que Starlin a créée comme parodie des télévangélistes dans ses séries Hardcore Station et Mystery in Space) et la planète utopique Rann a été convertie par un "mème-virus" à l'adoration fanatique de Lady Styx (créée dans la série 52). Entre ces deux planètes fanatisées et des Attentats-suicides se trouvent le protecteur de Rann Adam Strange, le Thanagarien Hawkman, Starfire, Tigorr des Omega Men, Starman IV, Animal Man (qui n'a vraiment aucune raison d'être là à part le fait qu'il y était déjà pendant 52), Captain Comet et The Weird (une sorte de ninja spectral amnésique que Starlin a créé en 1988). Tout cela sonne comme un remaker de la guerre précédente en 2005, avec une idée encore plus artificielle dans ce "virus" religieux qui détruit le rationalisme rannien (qui doit être un hommage à Dawkins).

    • Trinity #1

      Le nouveau cross-over annuel de DC est l'inversion de 52. 52 était une année où les trois héros principaux Superman, Batman et Wonder Woman étaient tous absents pour diverses raisons, Trinity sera au contraire centrée sur ces trois personnages associés. L'ennui est que ces trois personnages ont déjà au moins sept séries qui paraissent chaque mois (Action Comics, Superman, Batman, Detective Comics, Batman & the Outsiders, Batman/Superman, Wonder Woman), et on ne voit pas vraiment pourquoi ils auraient besoin d'un hebdomadaire sur leur Trio. La série risque aussi d'être un peu en écart avec les titres respectifs puisque il y a une intrigue ad hoc pour expliquer que le trio reste ensemble. Kurt Busiek ajoute aussi un autre trio de Nemesis : Morgaine Le Fay (contre Wonder Woman), un homme mystérieux avec des gadgets (contre Batman) et le colosse extra-terrestre télépathe Despero.
      Certains éléments comme la caractérisation des trois personnages sont réussis (j'aime bien la scène où ils ordonnent chacun une boisson, par exemple). Mais le fil conducteur n'est pas encore très intéressant : le trio a fait le même rêve et doit donc enquêter ensemble pour résoudre ce mystère.



  • Indépendants

    • Wild Cards #1-2/6
      Les comic books ne sont pas limités au Genre des superhéros mais le Genre des superhéros n'est pas limité au Medium des comic books. En 1986, un groupe d'auteurs de science fiction (conduits par G.R.R. Martin créa un univers de superhéros fondé sur des nouvelles (adapté de leur campagne de jeu de rôle), Wild Cards (site officiel). Les histoires se passent dans un monde parallèle où un Virus extraterrestre a atteint la Terre en 1946 : 90% des victimes du Virus meurent (on appelle cela La Dame de Pique), 9,9% deviennent des mutants monstrueux qu'on appelle les Jokers et enfin 0,1% acquièrent des pouvoirs psioniques divers (les As). Au total, plus d'une douzaine de volumes d'anthologies furent publiées dans l'Univers Partagé des Wild Cards.
      Depuis 60 ans qu'existe cet Univers fictif et ses centaines d'histoires, il a accumulé une chronologie complexe. Pour cette mini-série, l'auteur Daniel Abraham a repris le personnage de Croyd Crenson, alias The Sleeper, créé à l'origine par Roger Zelazny. Le Dormeur a une mutation étrange : au lieu d'une mutation fixe, il a une mutation différente et une apparence différente à chaque fois qu'il se réveille (il lui arrive d'avoir une apparence monstrueuse comme les Jokers). Son cycle de veille et de sommeil est assez long, plusieurs jours mais pour avoir une vie un tout petit stable, il se drogue aux amphétamines pour rester éveillé le plus longtemps possible. Dans cette histoire, l'infirmière de Jokertown (le ghetto joker à New York) qui le fournissait en amphétamines est retrouvée assassinée par un As et le Dormeur est aussitôt soupçonné. Le vrai coupable venait voler un stock d'anti-Virus, l'Atout, un médicament qui peut être fatal ou retirer les mutations. Pendant ce temps, un groupe d'adolescents du Colorado est touché par une nouvelle épidémie locale du Virus.
      Cette histoire rend très fidèlement l'atmosphère de cette excellente série. Les dessins sont moyens mais le plaisir de retrouver cet univers attachant compense largement cela.




  • Univers Marvel

    • Amazing Spider-Man #561
      On est en plein dans l'Ironie dramatique puisque le scénariste Dan Slott utilise tous les subterfuges pour jouer sur la relation entre MJ et Peter Parker. Le lecteur sait bien que les anciens époux amnésiques sont destinés à se retrouver mais il stimule notre frustration de manière habile en les faisant interagir sans se voir. Toujours aussi excellent.

    • Avengers/Invaders #2/12
      Je craignais que ce comic sur les Invaders, l'équipe des années 40 (en fait un retcon), ne soit qu'un exercice en nostalgie, mais c'est plutôt un commentaire sur l'état actuel de division de l'univers Marvel depuis la Guerre civile. L'équipe des Invaders est convaincue d'oppositions claires qui ne correspondent plus au thème de l'ambiguïté moderne. Mais ce commentaire est un peu brouillé par la naïveté de l'équipe de la Seconde Guerre mondiale. On peut accepter la convention classique de l'univers Marvel selon laquelle les héros commencent toujours par se prendre respectivement pour des criminels mais ici la paranoïa des Invaders dure un peu trop longtemps. Ils pourraient venir d'une époque plus "simple" et plus "manichéenne" sans être stupides. De plus, l'arrivée récente des Skrulls rend cette visite des Invaders encore plus anachronique (on doit supposer que cela se passe il y a quelques mois avant le dévoilement de l'Invasion secrète ou bien Iron Man devrait se demander s'ils sont des Skrulls).

    • Iron Man (vol. 5) #2
      La nouvelle série régulière sur Iron Man par Matt Fraction (l'auteur du très bon The Order) cherche avant tout à être compréhensible pour le nouveau lecteur fan du film récent. Comme l'Iron Monger originel, le nemesis du film, n'est plus disponible, Fraction a relancé un fils d'Obadiah Stane, Ezekiel Stane, et a repris (à cause de Gwyneth Paltrow) la tension érotique avec la charmante assistante Pepper Potts (cela fait près de 40 ans en temps réel que cette tension n'existait plus dans la bd, mais comme d'habitude les choix de Hollywood l'emportent toujours sur le principe de continuité).

    • Nova #14
      Nova passe tout un épisode à essayer non d'arrêter mais seulement de retarder un peu le Héraut de Galactus, le Dévoreur de Mondes (qui est redevenu le Surfer d'Argent). Ce n'est pas complètement satisfaisant mais cela fait beaucoup pour redonner un peu d'aura d'invicibilité à Galactus, qui a eu tendance à devenir une sorte de plaisanterie ces derniers temps (notamment quand il s'était fait capturer par Annihilus et Thanos).

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